Steve Iuncker (1969) tente de saisir les détails cruels de situations qui ne devraient en comporter aucun. Ainsi, s’il prend part aux évènements les plus scintillants, les images qu’il en ramène laissent apparaître de petites failles, car, personne, aussi corseté qu’il puisse être dans son rôle, ne peut paraître continuellement sous son meilleur angle. Sur ces vastes scènes, les costumes sont avachis, les rires grotesques, les peaux flétries, même si la chirurgie semble permettre d’imaginer figer son image. Dans une deuxième série de photographies, Steeve Iuncker révèle le caractère froid, clinique et abstrait de telles opérations. Les contrastes de matières et de couleurs en rendent la violente et crue réalité. Dans un troisième temps, enfin, l’artiste donne la possibilité à un laissé pour compte d’égrainer, le temps d’un long plan fixe, le chapelet des possibles d’un parcours de vie chaotique. Mettant en lien ses trois mondes, Steeve Iuncker fait planer sur cette exposition un délicat parfum de désillusion